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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

sant une colline, Beatte grimpa sur un grand arbre d’où l’on avait une vue étendue, et il chercha des yeux le point vers lequel nous tendions, comme un marin cherche à voir la terre du haut du grand mât d’un navire. Il redescendit avec des nouvelles consolantes. À sa gauche, il avait vu une ligne de forêts qui s’étendait à travers la contrée, et qu’il savait devoir être les rives de l’Arkansas. Il avait distingué aussi certaines marques à lui connues, d’après lesquelles il conclut que nous n’étions pas à plus de quarante railles du fort. Ce fut pour nous comme le cri si bien venu de terre ! terre ! pour des matelots éprouvés par les tempêtes.

En effet, nous vîmes au loin, peu de temps après, une fumée s’élever au-dessus d’une vallée boisée. On supposa qu’elle venait d’un campement de chasseurs osages ou cricks des environs du fort, et ce signe de la présence de l’homme fut accueilli avec joie. On espérait maintenant, non sans raison, arriver bientôt aux hameaux frontières des Cricks, épars sur les confins du désert, et nos cavaliers affamés reprirent courage en savourant d’avance les bonnes choses qu’ils allaient trouver dans les fermes, et en faisant l’énumération de tous les articles de bonne