Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
294
VOYAGE DANS LES PRAIRIES

le sel, dans l’espoir d’y trouver encore quelques particules salines pour relever l’insipidité de ce, mets.

La nuit était d’un froid pinçant. Un brillant clair de lune étincelait sur les gouttes de gelée cristalline qui couvraient tous les objets autour de nous. L’eau gelait à côté des peaux sur lesquelles nous étions couchés à l’air, et, le matin, je trouvai la couverture dans laquelle je m’étais enveloppé enduite d’une couche de givre ; cependant je n’avais jamais dormi aussi confortablement.

Après une ombre de déjeuner, consistant en quelques os de dindons et une tasse de café sans sucre, nous décampâmes de très bonne heure ; car la faim est un bon aiguillon pour hâter une marche. Les Prairies étaient couvertes de petits diamans dont la gelée avait couvert les herbes, et qui étincelaient au soleil. Nous vîmes de grandes troupes de poules de prairie, qui voletaient d’arbre en arbre, ou se tenaient côte à côte le long des branches dépouillées, en attendant que le soleil eût fondu la gelée sur les plantes et le gazon. Nos cavaliers ne méprisaient plus cet humble gibier, et sortaient des rangs avec autant d’ardeur pour aller à la pomsuite