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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

Enfin, en arrivant à une maison de bois habitée par un blanc, le dernier de cette frontière, nous trouvâmes que nous nous étions éloignés de notre chemin, et retournâmes sur nos pas d’après les indications qui nous furent données par le squatter : il nous remit sur la voie de notre petite armée, et là nous prîmes définitivement congé des restes de la civilisation, et nous nous lançâmes dans les immenses déserts.

Les traces de nos cavaliers formaient une ligne irrégulière, sur des collines et des vallées, à travers des fourrés épais, des bosquets et des prairies découvertes. En traversant ces déserts, il est d’usage de marcher à la file comme les Indiens, en sorte que les premiers fraient le chemin à ceux qui les suivant, et diminuent ainsi leurs fatigues et leurs travaux. De cette manière, le nombre d’individus qui compose un parti est impossible à reconnaître, le tout ne laissant qu’une seule trace foulée et refoulée.

Nous venions de retrouver notre chemin lorsqu’en sortant d’une forêt, nous vîmes notre chevalier errant, clignotant, qui descendait une colline avec son frère d’armes. Son aspect me rappela les descriptions du héros de la Manche, et l’aventure après laquelle il courait