était digne de son modèle, puisqu’il s’agissait de s’enfoncer dans un périlleux marécage où l’ennemi se tenait caché au milieu des joncs et des buissons.
Tandis que nous parlions avec le squatter, sur la pente de la colline, nous vîmes un Osage à cheval sortir du bois à un demi-mille de distance, conduisant un autre cheval par le licou : ce dernier fut à l’instant reconnu par notre ami à l’œil perçant pour celui qu’il cherchait. À mesure que l’Osage approchait, sa figure me parut de plus en plus frappante : il avait environ dix-neuf ans et les beaux traits communs à sa tribu ; sa blanket, roulée autour de ses reins, laissait voir un buste qu’un statuaire eût été heureux de copier ; il montait un superbe cheval pie, mêlé de blanc et de brun, de l’espèce sauvage des prairies ; sur le devant du large collier de cet animal était suspendue une touffe de crins teints en écarlate.
Ce jeune Indien s’avança lentement vers nous avec un air ouvert et bienveillant ; et nous fit entendre, par le moyen de notre interprète Beatte, que le cheval qu’il menait s’était égaré dans leur camp et qu’il allait le rendre à son maître. Je m’attendais à des expressions de re-