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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

seul espoir était qu’ils trouveraient bientôt assez d’empêchemens pour refroidir l’impétuosité du comte et l’induire à nous rejoindre ; dans cette pensée, nous allâmes plus lentement et fîmes une longue halte à midi.

Peu après avoir repris notre marche, nous arrivâmes en vue de l’Arkansas, large et rapide courant bordé par une rive de sable fin, couverte de saules et de cotonniers-arbres. Au-delà de la rivière, l’œil se perdait sur une belle campagne de plaines fleuries et d’éminences doucement arrondies, diversifiée par des bosquets et des bouquets d’arbres, et terminée par un long rideau de coteaux boisés ; le tout donnait l’idée de la culture complète, même ornée, et nullement celle d’un désert agreste.

Non loin de la rivière, sur une éminence découverte, nous passâmes à travers un camp d’Osages récemment abandonné par ses guerriers. Les cadres des tentes, ou wigwams, formés de morceaux de bois, couchés en arc, et fichés en terre à chaque extrémité, restaient encore ; on remplit les interstices de ces bois avec des rameaux et des branches, et l’on recouvre le tout avec des écorces et des peaux.

Ceux qui connaissent les mœurs des Indiens