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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

peuvent déterminer à quelle tribu un camp appartient, et s’il a servi à des chasseurs ou à des guerriers, d’après la forme et la disposition des wigwams. Beatte nous montra, dans ce squelette de camp, le wigwam dans lequel les chefs conféraient, autour du feu du conseil, et une arène bien battue sur laquelle on avait exécuté la danse de guerre.

En traversant une forêt nous rencontrâmes ensuite un chien égaré et à demi mort de faim, qui se traînait sur la trace que nous suivions nous-mêmes, avec des yeux enflammés et un air complètement effarouché : bien qu’il eût été presque écrasé par les premiers cavaliers, il ne prit garde à rien, et continua de courir au milieu des chevaux d’un pas incertain. Le cri de chien enragé s’éleva tout à coup et le fusil d’un rôdeur dirigé contre l’animal ; mais l’humanité du commissaire, toujours prête à s’exercer, l’arrêta ; il est aveugle, dit-il, c’est le chien de quelque pauvre Indien qui suit son maître à la piste ; ce serait une honte de tuer une créature si fidèle. L’homme remit son fusil sur son épaule ; le chien se faufila étourdiment à travers la cavalcade sans recevoir le moindre mal, et continua sa course en flairant toujours le long des traces ; rare