Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
VOYAGE DANS LES PRAIRIES

exemple d’un chien survivant à un mauvais soupçon.

Vers trois heures nous arrivâmes au campement récent d’une compagnie de rôdeurs ; les tisons fumaient encore dans un de leurs feux, en sorte que suivant l’opinion de Beatte ils devaient avoir été là un seul jour avant nous. Comme un beau ruisseau coulait près de cet emplacement, et qu’il y croissait une grande abondance de pois-vigne pour les chevaux, nous y établîmes le camp de nuit. À peine avions-nous terminé nos arrangemens que nous entendîmes crier sur nous au loin, et nous vîmes bientôt après le jeune comte et sa compagnie s’avancer à travers la forêt. Nous leur souhaitâmes la bien-venue avec la joie la plus cordiale, car leur départ nous avait laissés dans une grande inquiétude. Une courte expérience les avait convaincus de la difficulté et des dangers auxquels des voyageurs inexpérimentés s’exposaient en s’aventurant dans ces solitudes avec tant de chevaux et si peu d’hommes. Heureusement ils avaient pris la résolution de revenir avant la fin du jour, car une nuit passée à l’air les eût peut-être privés de leurs chevaux.

Le jeune comte avait décidé son protégé et