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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

nait son cheval, et semblait tout prêt à s’élancer, au moindre signe de son jeune chef, à la poursuite des aventures les plus désespérées. Le comte se flattait d’achever de nobles exploits, de concert avec ce jeune brave, aussitôt que nous serions arrivés parmi les buffles des territoires de chasse des Pawnies.

Après avoir chevauché quelque temps, nous traversâmes un ruisseau étroit et profond sur un pont solide, reste d’une digue de castors. L’industrieuse république qui l’avait bâtie avait été entièrement détruite. Au-dessus de nous une longue volée d’oies sauvages, très élevée dans les airs, faisait entendre ces clameurs discordantes qui annoncent le déclin de l’année.

Vers dix heures et demie, nous fîmes halte dans une forêt où les pois-vignes croissaient en abondance ; là nous laissâmes nos chevaux paître en liberté. On alluma du feu, on se procura de l’eau d’un ruisseau adjacent, et, par les soins de notre petit Français Tony, on nous servit bientôt le café. Tandis que nous déjeunions, nous reçûmes la visite d’un vieillard osage ; il faisait partie d’une petite troupe de chasseurs qui avait récemment passé par ce chemin, et il cherchait son cheval égaré ou volé.