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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

tions de grandeur, de solennité, semblables à celles que j’ai éprouvées sous les voûtes de ces vénérables et spacieux édifices ; et le bruit du vent remplace fréquemment, dans les premières, les sons majestueux de l’orgue, qui s’accordent si bien avec l’impression produite par les secondes.

À midi on sonna à cheval, et nous nous mîmes en route, dans l’espoir d’arriver avant la nuit au camp des rôdeurs, le vieil Osage nous ayant assurés que nous en étions à dix ou douze milles au plus. En traversant une forêt, nous passâmes à côté d’un étang couvert de lis d’eau magnifiques, parmi lesquels nageaient des canards des bois, la plus belle espèce d’oiseaux aquatiques, remarquable surtout par son brillant et gracieux plumage. Un peu plus loin, nous descendîmes sur les bords de l’Arkansas, à une place où les traces d’un grand nombre de chevaux, tous entrant dans l’eau, montraient qu’un parti de chasseurs osages avait, depuis peu, traversé la rivière en cet endroit pour se rendre aux territoires des Buffles.

Nous laissâmes nos chevaux boire dans le courant, et longeâmes la rive pendant quelque temps, puis nous coupâmes la prairie où nous