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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

rique, moins rare chez ces peuples qu’on ne l’imagine généralement.

Il est de fait que les Indiens avec lesquels je me suis rencontré dans la vie réelle sont tout-à-fait différens des Indiens décrits par les poètes. Ce ne sont point les stoïques du désert…, taciturnes, inflexibles ;… sans sourire, sans larmes.[1].

Ils sont réellement taciturnes avec les blancs dont ils ignorent le langage, et les blancs sont également taciturnes avec eux par la même raison. Les Indiens n’ont pas même entre eux beaucoup de causeries proprement dites ; le temps qu’ils passent ensemble et en repos est employé, soit à concerter leurs expéditions, soit à conter d’étranges et merveilleuses histoires. Mais ils sont en général excellens mimes, et se divertissent fort souvent aux dépens des blancs avec lesquels ils ont frayé, et qu’ils ont laissés persuadés de leur profond respect pour notre supériorité. Rien n’échappe à leur attention curieuse ; ils observent tout silencieusement, échangeant un regard ou un grognement significatif

  1. Allusions au poëme célèbre de Thomas Campbell : Gertrude de Wyoming.