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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

entre eux, lorsqu’ils sont particulièrement frappés de quelque chose ; mais ils réservent leurs commentaires pour le moment où ils seront seuls : c’est alors qu’ils donnent carrière à leur verve caustique, bouffonne, à leur talent pour contrefaire, et à leur gaîté ;

Dans le cours de mon voyage, j’ai pu remarquer en plus d’une occasion à quel point ils sont susceptibles de s’animer, de s’égayer en communiquant ensemble. Souvent j’ai vu une petite troupe d’Osages rester assis autour d’un feu jusqu’à une heure très avancée de la nuit, engagés dans une conversation vive et agréable, et faisant retentir les bois à chaque instant de leurs joyeux éclats de rire.

Quant aux larmes, elles ne leur manquent point, soit réelles, soit affectées. Aucun peuple ne pourrait lutter avec eux s’il s’agissait de pleurer abondamment et amèrement la perte d’un parent ou d’un ami ; ils ont même des époques fixes auxquelles ils doivent aller hurler et se lamenter sur la tombe des défunts. J’ai entendu quelquefois des gémissemens douloureux, au point du jour, dans le voisinage des villages indiens : on me dit que ces lamentables sons provenaient de quelques habitans du hameau qui