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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

une belle forêt ouverte, traversée par un ruisseau rapide, des cahutes d’écorces et de branches, et des tentes formées par des blankets, avaient offert des abris temporaires contre la pluie récente, les Rangers ayant coutume de bivouaquer quand il fait sec. On voyait là des groupes, vêtus de toutes sortes d’habits singuliers, et occupés de mille travaux divers.

Les uns faisaient la cuisine à de grands feux allumés au pied des arbres ; d’autres étendaient et apprêtaient des peaux de daim ; un grand nombre tiraient au but, et quelques autres étaient couchés sur l’herbe. Ici des pièces de venaison étaient suspendues sur des broches au-dessus des tisons ; là on voyait des bêtes mortes récemment apportées par les chasseurs. Des faisceaux de fusils étaient appuyés contre les arbres, et des selles, des brides, des poires à poudre pendaient au-dessus d’eux, tandis que les chevaux broutaient çà et là parmi les bosquets.

On nous salua par des acclamations à notre arrivée : les Rangers se pressèrent autour de leurs camarades pour demander les nouvelles du fort. Quant à nous, le capitaine Bean, qui commandait la compagnie, nous reçut avec la simple