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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

distance de la frontière : elles ont été les hérauts de la civilisation, en la précédant constamment dans sa marche depuis les bords de l’Atlantique. Quelques anciens planteurs de l’Ouest prétendent avoir noté l’année où les mouches à miel traversèrent pour la première fois le Mississipi. Les Indiens virent alors avec surprise les arbres creux de leurs forêts, subitement remplis d’une substance parfumée, et rien n’égale, à ce que j’ai ouï dire, le délice avec lequel ils goûtèrent cette friandise gratuite, ce luxe des déserts.

Maintenant les mouches à miel essaiment par myriades innombrables dans les nobles forêts et dans les bois qui bornent et coupent les prairies, et s’étendent le long des terrains d’alluvion des rivières de l’Ouest. Il me semble que ces belles régions répondent exactement à la description de la terre promise, sur laquelle coulent des ruisseaux de lait et de miel ; car les riches pâturages des prairies peuvent nourrir des troupeaux aussi nombreux que les sables de la mer, et les fleurs dont elles sont émaillées en font un vrai paradis où l’abeille recueille sans peine son nectar précieux.

Bientôt après notre arrivée au camp, un parti