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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

Les chasseurs examinèrent attentivement la direction qu’elles prenaient, et la suivirent en se frayant le chemin à travers des racines entrelacées et des arbres tombés, les yeux toujours tournés vers le ciel. De cette manière ils ne perdirent point la trace des abeilles chargées, et les virent arriver à leur ruche, pratiquée dans le creux d’un chêne mort ; elles entrèrent après avoir bourdonné autour, un moment, dans un trou situé à plus de soixante pieds au-dessus du sol.

Deux chasseurs d’abeilles usèrent alors vigoureusement de leur hache au pied de l’arbre ; les simples spectateurs et amateurs se tenaient cependant à une distance respectueuse pour être à l’abri de la chute de l’arbre et de la vengeance de ses habitans. Cependant les coups de hache ne paraissaient nullement effrayer ni inquiéter l’industrieuse communauté. Elles continuaient de vaquer à leurs travaux accoutumés, les unes arrivant au port avec leurs cargaisons, les autres sortant pour de nouvelles expéditions, à peu près comme les navires marchands, dans le port d’une grande ville de commerce, entrent et sortent sans se douter des banqueroutes et des déconfitures qui les attendent ; même un violent