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CHAPITRE VIII

Gillian fait la connaissance de M.  Gentil.


Gillian entendit la femme de ménage ouvrir les volets et parler au Bohémien Johnson à la porte d’entrée. C’était un bizarre messager d’amour, avec son costume curieusement bigarré, ses boucles d’oreilles, son visage malpropre et son odeur caractéristique de vrai nomade. Gillian regarda par sa fenêtre et Johnson leva les yeux. D’un seul coup d’œil sombre il l’avait photographiée dans sa mémoire : où qu’elle fût, dans n’importe quel milieu, avec n’importe quelle robe, il la reconnaîtrait.

« Voilà, se dit Gillian, un pauvre bohémien misérable, comme ceux qui passent au printemps et à la chute des feuilles », et elle lui jeta un penny. Il se baissa avec une hâte servile pour le ramasser. Quand il eut tourné le coin de la rue, il rit doucement. Il y a une qualité que les Bohémiens apprécient plus que les simples campagnards, c’est l’ironie. Cette fille était virtuellement sa prisonnière, c’était la bonne amie de Robert Rideout : il fallait la lui garder intacte, avec ou sans son consentement à elle, peu lui importait. Il