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Page:Webb - Sept pour un secret, 1933.djvu/162

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que retenait seule la raison pécuniaire. Un homme qui saurait toujours profiter de la meilleure chance, de l’affaire « qui paye ». Un homme raisonnable et qu’on pourrait, avec quelques « Ha ! » judicieux, rendre tout à fait acceptable. Un solide gaillard aussi, et Isaïe, n’avait pas envie que les enfants de Gillian fussent maladifs. Il se révéla au cours du repas que la famille d’Elmer habitait quelque part dans les Midlands et que c’étaient des gens très respectables et de bonne souche. Enfin — les raisons de sentiment chez Isaïe venaient toujours en dernier — grâce à ce mariage Gillian resterait près de lui, juste de l’autre côté de la lande. La disparition du rire et des pas de sa fille avaient laissé un vide extraordinaire dans sa vie, et pourtant il était bien plus confortable avec Mme Makepeace pour présider avec calme et sans partage à son hygiène alimentaire.

— Vous amènerez sans doute une fiancée du Pays de Galles ? insinua Isaïe.

Ralph leva les yeux sur lui d’un air surpris.

— Oh non, dit-il vivement, je n’aime pas les Galloises.

— Et pourquoi donc ?

— Trop petites, trop grosses, trop blafardes,

— Vous êtes pour les grandes femmes ?

— Ce qui me plaît, c’est une fille à la figure fraîche, avec une jolie taille, un peu de teint, ni trop grande ni trop petite. Mais je ne les regarde guère. Je ne suis pas un épouseur : ça fait trop de dépense.

— Ha ! Mais si vous vous avisiez d’en remarquer une, c’est qu’elle aurait la taille bien prise et un teint coloré ?

Et Isaïe sourit à Ralph auquel il venait de dépeindre exactement Gillian.

— Du pudding ? dit-il alors, et il servit largement à Elmer de l’honnête et compact amalgame de raisins