Aller au contenu

Page:Webb - Sept pour un secret, 1933.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
313
SEPT POUR UN SECRET…

sonne. Et il y avait eu jusqu’à Fringal, assis sur son lit, ce fameux jour du premier Mai, riant de son augmentation, tandis que l’homme qui aurait pu le tuer si Robert lui avait fait un signe — en admettant que Robert eût trouvé une preuve contre lui — passait, sans rien soupçonner, à quelques pas de lui. Tout cela avait dû fournir à la Providence de bien agréables sujets de réflexion, si Elle avait le temps de jeter les yeux sur Dysgwlfas. Et si, en ce moment, elle y donne un coup d’œil… mais revenons à notre satire.

Ruth, à genoux par terre, cirait les chaussures de Ralph, qui comptait de l’argent et des billets, une cassette posée sur la table. Gillian aurait voulu la lancer, et se jeter elle-même aux pieds solidement chaussés de Robert. Mais quand un bruit de roues s’approcha, il y eut une autre petite note ironique, car Robert n’était pas là.

— Je regrette, Ralph, cria la voix d’Isaïe, mais je ne peux pas aller à la vente. — Et il entra. — Votre pauvre tante Émilie va plus mal, ajouta-t-il. Depuis une semaine ou davantage, elle entendait un berceau se balancer et à présent elle déclare que des centaines de petits anges sans corps, comme on en voit sur les cartes de Noël, remplissent sa chambre et l’empêchent de respirer. Sur quoi elle demande un filet à papillons. Alors, votre tante Fanteague m’envoie chercher. Voilà ce que c’est d’être sans enfant.

Il lança au jeune couple un regard d’avertissement, et, de la charrette arrêtée devant la porte, Jonathan commença :

— Cela me rappelle l’histoire de Melchissédec Barrows, le Silencieux. S’il y avait une chose au monde que désirât celui-ci, c’était un fils. Et la jeune femme pour laquelle il avait un tendre aimait passionnément