Page:Webb - Sept pour un secret, 1933.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La bête, qui n’avait pas d’œillères, tourna ses yeux sombres et humides, comme pour lui adresser un reproche.

— Peut-être est-ce là ce que signifie l’impression sinistre du Gyland, peut-être est-ce par là qu’ils sortiront pour tuer mon rêve.

— Il y a quelque chose là qui nous guette, ça ne fait pas de doute. Il faut attendre et voir.

— Ma robe vous plaît-elle, Robert ? Collines vertes et monts de granit s’effacent devant une question si importante.

— Elle est assez habillée.

— Oh, Bob, vous mériteriez une gifle. Seulement «  assez » ?

— Mais je ne comprends pas pourquoi il a fallu que vous tuiez ce vieux canard… nous avions toujours été bons amis, lui et moi.

— Je voulais un chapeau de cette couleur-là.

— Si vous tuez toujours pour avoir ce que vous voulez, vous partirez pour le séjour du silence, toute rayée de marques rouges.

— Ça m’est égal.

— Prenez garde d’avoir un jour à vous en repentir.

— On me fera assez de sermons à Silverton, merci beaucoup. Regardez, voilà l’auberge. Comme elle a l’air d’une maison abandonnée et oubliée. Je ne peux pas supporter le grincement de l’enseigne en hiver.

— Elle n’est pas entretenue, tout comme le Gyland. Mais c’est une habitation assez grande, avec toutes ses pièces du haut et du bas, et les vastes chambres pour les étrangers, sans parler des greniers. C’est trop important pour les Thatcher.

— Père dit que, si Mme  Thatcher meurt, son mari s’en ira.