Page:Weil - Écrits de Londres et dernières lettres, 1957.djvu/228

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Je n’ai toujours pas de domicile. Écrivez-moi chez Mme R. Cette absence d’adresse me fait retarder de jour en jour le moment d’entrer en contact avec les gens. J’ai vu G., qui vous donnera des nouvelles de moi. Physiquement, je vais bien, les maux de tête me laissent à peu près tranquille ; je vis confortablement, et je prends parfaitement bien soin de moi-même. D’autre part, il n’est pas question de me changer de travail ; je suis installée d’une manière stable dans celui que j’ai. Ainsi n’ayez surtout aucun souci à mon sujet. Je vous donne ma parole que vous auriez tort d’en avoir. J’écrirai un de ces jours à A., et aussi à B., pour qui je ne sais pas s’il y aura moyen d’obtenir quelque chose.

Fondest love,

S.

P.S. — Lisez donc « Lettres aux Anglais » de Bernanos ; c’est très beau. J’ai vu M. et Mme B., qui sont gentils au possible, et m’ont chargée d’envoyer leurs souvenirs à André et à vous.




22 janvier 1943
Darlings,

J’ai eu une lettre, puis plus rien. Les courriers doivent être très irréguliers. G. vous donnera de mes nouvelles. Il vous dira qu’il m’a trouvée confortablement installée au fond d’un bureau, en bonne santé et en parfaite tranquillité… (je regrette de plus en plus la décision que j’ai prise en mai). Les bombardements jusqu’ici ne sont rien, moins que jadis à Paris. Je me débrouille matériellement très bien. J’ai trouvé une chambre, toute seule, sans aide extérieure, bien que l’article soit presque introuvable. (Mon adresse : c/o