Page:Weil - Écrits de Londres et dernières lettres, 1957.djvu/229

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Mrs. Francis, 31 Portland Road, Holland Park, London W 11 ; écrivez-moi là.) Elle est bien, et la moitié du prix moyen. La propriétaire est charmante. Je mange bien, dors bien, etc., et tout le monde est gentil. Je ne sais pas si je travaille au vrai sens du mot, mais je ne fais pas autre chose que d’essayer. Si vous étiez ici, vous ne me verriez pas souvent.

Une suggestion à ce sujet : on m’a dit que les Belges, contrairement à nous, ont en Angleterre hôpitaux et dispensaires pour civils. Ne pourriez-vous pas être embauchés par eux ? Vous pourriez aller au consulat belge.

Il est vrai qu’il y a toujours cette incertitude au sujet de l’Afrique du Nord…

Dites à A. qu’il m’écrive ce qu’il désire exactement, s’il désire quelque chose dans la situation actuelle. L’Instruction publique est aux mains de C., que je ne connais pas. Je dois dire que je n’ai pas la moindre envie de caser qui que ce soit — excepté moi-même, et certainement pas dans le sens d’un avancement… Quand j’ai voulu venir ici, en été 40, c’était le côté de la défaite ; maintenant on sent un peu trop que c’est le côté de la victoire (je veux dire parmi les Français) ; et comme en fait je ne les ai pas rejoints au bon moment, n’étant pas parvenue à le faire, je ne me sens guère à mon aise dans cette atmosphère, en ce qui me concerne personnellement.

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Pour moi, je m’en veux de plus en plus mortellement d’avoir cédé à l’attrait des changements, il y a déjà près d’un an.

Dites à B. que je ne lui écris pas parce que les choses que j’aurais à lui dire, et qui seraient nombreuses, sont difficiles à mettre par écrit. Dites-lui aussi que j’ai l’intention de parler une fois carrément à A. Ph. à son sujet, mais pas avant d’avoir fait pour lui un travail