Page:Weil - Écrits de Londres et dernières lettres, 1957.djvu/235

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fournir l’occasion de nombreuses promenades dans la campagne. Je vous en prie, jouissez de la campagne, du printemps, du bleu enivrant du ciel au-dessus de New York, de tout, avec plénitude. Ne soyez pas ingrats envers les belles choses. Jouissez-en en sentant que pendant chaque seconde où vous en jouissez pleinement je suis avec vous.

La convention pour les étoiles et les couchers de soleil tient toujours.

Il y a parfois des clairs de lune merveilleux sur Londres dans le black-out.

Je n’ai toujours pas pu trouver quelqu’un qui me dise avec certitude où est Stonehenge.

J’espère que vous n’arrêtez pas de fouiller la Branch de la Public Library pour y trouver des choses belles et excitantes. Et si vous alliez à cette Branch située à Harlem, dont Blanche m’avait parlé, et où je regrette de n’avoir pas été, pour explorer la littérature sur les noirs ? Vous pourriez faire des découvertes qui me seront plus tard très utiles.

Car mes petites idées personnelles et ma petite conception du monde ont continué dans une certaine mesure, depuis que je suis ici, à présenter des caractères de prolifération cancéreuse. Mon travail ne gêne pas le processus, au contraire, car il y a des recoupements ; et la solitude où je vis le favorise beaucoup.

Avez-vous reçu le poème de Violetta, nouvelle version ? Je vous ai envoyé deux versions. Il ne faut pas donner mes vers à publier à K., car j’ai fait une ou deux petites améliorations presque dans chaque poème. Je vous les communiquerais bien, mais la correspondance est trop incertaine.

J’aurais bien besoin de l’article sur les Romains. Pourriez-vous le faire envoyer au plus vite par la Délégation à M. Sch. ?

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