Page:Weil - Écrits de Londres et dernières lettres, 1957.djvu/237

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jamais à quelque chose, mais tout à fait librement. Les copains, surtout Sch. et les C., sont toujours gentils pour moi à un degré absurde. Mme C. est une femme remarquable. Lui aussi d’ailleurs est un homme de grande valeur. Et Sch. est le plus chic copain qu’on puisse rêver.

Je n’ai malheureusement vu qu’une fois les B., parce que j’ai été absorbée par le travail.

Je vois régulièrement les R., qui sont assez près de mon bureau. Mme R. parle de vous de la manière la plus touchante.

Hyde Park est merveilleux en ce moment.

Quant à la maison où j’habite (et où j’ai un arbre en train de pousser toutes ses feuilles juste devant ma fenêtre), je vous ai dit, je crois, que c’était du pur Dickens. Hé bien, c’est de plus en plus Dickens.

Ma logeuse voudrait bien faire venir B.[1] pour soigner ses gosses. J’ai diagnostiqué des troubles thyroïdiens pour le plus jeune ; je l’ai amené à l’infirmerie de notre Quartier Général, et le diagnostic a été confirmé. C’était par hasard le jour de consultation d’un médecin anglais qui vient là une fois par mois et est un king’s physician. Quand ma landlady a su qui il était, elle a presque eu un arrêt du cœur, et le petit a demandé s’il prend le même médicament que le roi.

— Je voudrais tant, si vous êtes en bonne santé et sans ennuis d’argent, que vous soyez capables de jouir vraiment, pleinement, du ciel bleu, des levers et couchers de soleil, des étoiles, des prairies, de la poussée des fleurs, des feuilles et du bébé. Partout où il y a une belle chose, dites-vous que je suis là.

Je me demande s’il y a des rossignols américains ?

Fondest love, my two darlings,
Simone.


  1. Il s’agit du père de S. W., qui était médecin.