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N’est-ce pas l’esprit même de la parole : « J’ai eu faim et vous ne m’avez pas nourri » ?


V. 360 : Ἱκεσία Θέμις Διὸς Κλαρίου

La Justice Suppliante, fille de Zeus Répartiteur du sort.

(Expression splendide.)


V. 385 : μένει τοι Ζηνὸς Ἱκταίου κότος
V. 385 : δυσπαραθέλκτους παθόντος οἴκτοις

La colère de Zeus Suppliant les attend,
ceux que touche peu la plainte d’un être qui souffre


V. 403 : Ζεὺς ἑτερορρεπής. Zeus qui penche des deux côtés.


V. 478 : Ὃμως δ’ἀνάγκη Ζηνὸς αἰδεῖσθαι κοτόν
V. 478 : Ἱκτῆρος ὓφιστος γὰρ ἐν βροτοῖς φόβος

Pourtant on ne peut pas ne pas avoir égard à la colère de Zeus
Suppliant ; car c’est là la suprême crainte chez les mortels.


Il n’y a donc pas de plus grand sacrilège que l’insensibilité à l’égard de ceux qui souffrent.

Cette « colère de Zeus suppliant » rappelle la parole prodigieuse de l’Apocalypse : « Ils diront aux morts et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous… loin de la colère de l’Agneau. »



À propos de la doctrine pythagoricienne


La pensée pythagoricienne est pour nous le grand mystère de la civilisation grecque. On la retrouve partout. Elle imprègne presque toute la poésie, presque toute la philosophie, — et surtout Platon, qu’Aristote regardait