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[B 61]

L’harmonie est l’unification à partir d’un mélange. Elle est la pensée commune de ce qui pense séparément.

Cf. Proclus, commentaire d’Euclide.


Platon nous enseigne beaucoup de conceptions merveilleuses concernant la divinité au moyen de notions mathématiques. Et la sagesse pythagoricienne s’en sert aussi comme d’un manteau pour cacher la voie mystique de la doctrine divine. C’est le cas pour tout le « Hieros Logos », et Philolaos dans ses Bacchantes, et toute la méthode de l’enseignement de Pythagore concernant la divinité.



Platon, Gorgias, 507 e


Chacun doit fuir la licence aussi vite que ses pieds peuvent le porter… et non pas laisser licence aux désirs et essayer de les combler, mal sans terme, existence de voleur. Car celui qui vit ainsi ne peut pas être en étroite amitié, ni avec un autre homme, ni avec Dieu ; car il n’est pas capable d’association ; et pour qui il n’est pas d’association, il n’est pas d’amitié. Et les sages disent, Calliclès, que ce qui unit le ciel et la terre, les dieux et les hommes, c’est l’association, l’amitié, l’ordre, la retenue, la justice ; à cause de cela on a nommé cet univers ordre (cosmos), et non pas désordre et licence. Mais toi, il me semble, tu n’appliques pas ton attention à cela, bien que tu sois instruit. Tu n’as pas vu que l’égalité géométrique, et chez les dieux et chez les hommes, à un grand pouvoir. Tu crois qu’il faut s’appliquer à acquérir. C’est que tu ne fais pas attention à la géométrie.



Philèbe, 16 b, 26 b, 31 d


Il n’existe pas de plus belle voie et il ne peut pas en exister. J’en suis perpétuellement amoureux mais souvent elle me fuit et me laisse abandonné et ne sachant que faire…