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Page:Weil - Lettre à un religieux, 1951.djvu/65

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tion scientifique du monde, avec laquelle pourtant elle est incompatible. Ce que nous regardons comme des miracles, les Hindous y voient des effets naturels de pouvoirs exceptionnels qu’on trouve chez peu de gens, et le plus souvent chez des saints. Ils constituent donc une présomption de sainteté.

Le mot « signes » dans l’Évangile ne veut pas dire davantage. Il ne peut pas vouloir dire davantage. Car le Christ a dit : « Beaucoup me diront : N’avons-nous pas fait des signes en ton nom ? Et je leur dirai : Loin d’ici, ouvriers d’iniquité… » Et : « Il surgira des pseudo-prophètes et des pseudo-christs, et ils fourniront des signes et des prodiges considérables, au point que même les élus, s’il se pouvait, seraient trompés. » L’Apocalypse (xiii, 3-4) semble indiquer une mort et une résurrection de l’Antéchrist.

Le Deutéronome dit : « Si un prophète vient annoncer un Dieu nouveau, même s’il fait des miracles, tuez-le. »

Si les Juifs ont eu tort de tuer le Christ, ce n’est donc pas à cause de ses miracles,