Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/290

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« … Si tu n’étais pas une méchante bête, une sotte, une créature intraitable et acariâtre, ce qui déplaît à ton mari te déplairait aussi… Chaque fois que je veux sortir, tu me retiens, tu me rappelles, tu me demandes où je vais, à quoi je pense, quelle affaire m’occupe, ce que je cherche, ce que j’emporte, ce qui s’est passé au dehors. J’ai épouse un douanier à qui il me faut déclarer et ce que je fais et ce que je viens de faire. Je t’ai trop gâtée ; mais, pour l’avenir, je te préviens…[1] »


Oh ! le fier coup de massue mythologique, asséné droit, quand ce mari harassé dit tout à coup à sa tendre moitié : « Savez-vous pourquoi, vous autres femmes, Hécube a été changée en chienne aboyante ? » Le beau-père, appelé par la fille, vient mettre le holà entre le mari et la femme. C’est le beau-père, peint à fresque, pour la perspective des siècles. En l’an de Rome 500 et quelques, il n’en était pas plus vrai qu’il n’est aujourd’hui.

Je vous recommande aussi le médecin quand il vient diagnostiquer le cas de Ménechme Éreptus qui est pris, sans qu’il s’en doute, pour un fou, à la suite d’une scène de folie que vient de jouer Ménechme Sosiclès. Cela est d’hier ou plutôt —

  1. Traduction de M. E. Benoist. Morceaux choisis de Plaute. Paris, Hachette.