Page:Weiss - Biographie universelle ou dictionnaire historique, tome 2.djvu/24

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GHA` ( 21 ) * CHA' régent titré; mais il se trouva par le fait sous la tutelle de sa mère, qui, après s'ètre~assurée que Pautorité ne pouvait lui être enlevée , feignit de la recevoir du jeune roi avec Vagrément du parlem. et consentit ensuite à partager Padministration de l'état.avec Antoine de Bourbon, roi de Navarre, nommé dès-lors lieutenant-gén. du royaume. Ca- therine tenta de rétablir le pouvoir royal sans le secours des Bourbon ni des Guise; et ne reculant devant aucun moyen, elle résolut de détruire les deux partis l'un par l'autre. La réunion des états- généraux à Orléans,'le 51 déc., n'avait eu d'autre résultat que d'animer les deux factions en les met- tant en présence; la conférence entre les docteurs des deux religions autorisée en août 1561 ,et con- nue sous le nom-Colloque de Poissy, eut d'abord le même résultat; mais bientôt la reine, effrayée de la nouvelle force qu'allait donner au parti ca- tholique la réunion du roi de Navarre à ses prin- cipaux chefs , s'empressa de rétablir Péquilibre en favorisant les religionnaires, qui, après l'édit de janvier 1562, se crurent assez puissants pour ne plus rien ménager. Enf‍in une rixe survenue près de Vassy en Champagne, entre_ les gens du duc de Guise et les protestants, qui chantaient des can- tiques dans une grange ,* devint le signal de la guerre sur presque tous les points dela France. Cependant, au milieu de ces dissensions intestines, devenuesplus terribles par l'alliance des calviï nistes avec les Angl. , Charles IX , déclaré majeur en 1565 parle parlement de Rouen, conclut l'ann. suiv. la paix avec_l'Angleterre, ets'efforça*vaine- ment, en parcourant les diverses provinces de son royaume, d'y apaiser les troubles; il fut mêmeasur le point d”ètre enlevé parles huguenots. Après une série de combats tristement mémorables , et dans lesquels on vit f‍igurer avec éclat le duc de Guise, le connétable de Montmorenci, le prince de“Condé et l'amiral de Coligny (v. ces noms ),~ la guerre fut suspendue par une paix avantageuse aux réformes; mais leurs principaux chefs ne laissèrent pas de suspecter les intentions du roi, que les leçons du cardinal de Lorraine et de Catherine de Médicis avaient formé àla dissimulatíon. Enf‍in la défiance s'apaisa peu à peu , et le mariage du jeune Henri, roi debtavarre, avec la sœur de Charles IX, avait fait disparaitre tout ombrage, quand, le 211 août 1572 , fut donné le signal de la St-Barthélemi. Les massacres horriblesdont cette triste journée fut suivie ont souíllé la mémoire de Charles IX, qui mourut déchiré de remords le 51 mai 157lt. Quatre fois la guerre civile éclata en France sous le règne de ce prince; et cepend. c'est à cette même époq. que s'élevait le palaisdes Tuileries , et que le chaneel. de Lhôpital faisait rendre les plus sages lois, et les ordonnances les plus salutaires à l'ordre public. Charles IX cultivait et favorisaitles lettres; il aimait avec passion la chasse, et a laissé un ouvrage publié en 1625, in-8, sous ce titre: la Chasse royale, composée par Charles IX ; _c'est Tunique édition. ' CHARLES X (Cu.~Pmum›r. DE FRANCE), né le 0 octobre'1757 à Versailles ,, était le 5° f‍ils du mariage de Louis, daupliingde France, avec Marie-Josèphe de Saxe, et reçutle titre de comte d°Artois. ll épousa, le 16 novembre 1775 , Marie- Thèrèse de Savoie; de cette union naquirent trois enfants, une princesse morte en bas age, et les ducs d'Angoulême et de Berri. La jeunesse du comte dïArtois fut vive, brillante, étourdie; mais les grâces de son esprit et la bonté de son coeur, lui firent pardonner aisém. des défauts, qui sem- blaient alors deslqualítés, et quitenaient en quelq. sorte au caractèrefnational. Généreux jusqu°à*la prodigalité, ceiuxqui prof‍itaient les premiers de ses largesses ne songeaient guère à lui donner des leçons d'ordre et d'économie; et c°est ainsi qu'avec un apanage et des revenus considérables, il se trouva de bonne heure obéré. ll y avait d'ailleurs dans ses manières, dans son luxe, dans son goût pour les plaisirs quelque_chose de noble et de sé- duisant. ll aimait les lettres et les arts ,`et les pro- tégeait en prince; il combla de ses bontés Pabbé Delille, qui lui témoigna sa reconnaissance dans des vers pleinsde gràce. Enfin c'est à ses fraisque fut exécutée^la jolie collect. connue sous le-nom du comte d”Artois; qui présente 'en 621 volfpet. form. la réunion des chefs-d'œuvre de notre littérature légere. Le comte d”Artois se rendit en 1782, comme volontaire, au camp devant Gibraltar; mais il n'y resta pas long~temps, et, plein d'insouciance sur l'avenir, se hàtade revenir à Paris , oiï il continua dose livrer à ses goûts brillants et fastueux. Dé- signé en 1787 par le roi pour présider un des bu- reaux de Fassemblée des notables, il y défendit les plans de Calonne sur les moyens d'éteindre les dettes de l”état , et se montra d'ailleurs fort opposé à tous les projets de réforme réclamés par l'opi- nion. Quelques jours -après, chargé de faire enre- gistrer au parlem. des édits bursaux, il put voir par lui-même combien sa conduite dans cette cir- constance avait blessé les Parisiens. Il ne f‍it rien pour calmer Pirritat. publique toujours croissante, Après la prisede la,Bastille, il accompagna le roi à Passemblée; menacé dans sa personne, et ne pouvant opposer. aucune résistance à Forage qui s'annonçait d'une manière effrayante, il donna le signal de l'émigrat. , en partant pour Turin avec ses deux f‍ils , accompagné des ducs de Bourbon et d'Enghien. Après avoir eu une entrevue à Mantoue avec Pempereur Léopold, il fit quelque séjour à Worms, puis au château de Bruhl près de Bonn , et se f‍ixa momentaném. à Bruxelles. ll se rendit en 1791 à Vienne, et revit Léopold à Pilnitz, où se trouvait le roi de Prusse. C'est là qu'eut lieu cette convent. célèbre qui ne fit, en aigrissant les esprits, que donner un nouvel élan àla révolut., et préci- piter sa marche, peut-être au-delà du but. Invité quelq. temps après par le roi à rentrer en France , le comte d'Artois refusa d'obéir à des.ordres qui lui semblaientévidemmentarrachésparlaviolence. Le 9 janvier 1792, il«fut décrété d'accusat. par l”as« semblée nationale, sur le rapport de Gensonnés quatre mois après, le traitcm. «Yun million qui lui.