Aller au contenu

Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
dans l’abîme

vens. — Pourquoi ne pas fixer directement les poids à la sphère ?

— Mais à cause du choc probable au fond. La sphère et ses poids vont s’enfoncer rapidement, atteindre peu à peu une vitesse vertigineuse. Elle serait mise en pièces en touchant le fond, si ce n’était de cette corde. Mais, dès que les poids reposeront sur le fond, la légèreté de la sphère entrera en jeu. Elle continuera à s’enfoncer de plus en plus lentement, s’arrêtera enfin, puis se mettra à remonter. C’est là que le mouvement d’horlogerie intervient. Aussitôt que les fonceurs s’aplatiront sur le fond de la mer, la tringle sera heurtée et déclenchera le mouvement et la corde s’enroulera de nouveau sur le cylindre. Je serai ainsi amené jusqu’au fond. Là, je resterai une demi-heure, la lumière électrique allumée, examinant ce que j’aurai autour de moi. Puis le mouvement d’horlogerie mettra en jeu un couteau à ressort, la corde sera coupée, et je remonterai à la surface, comme une bulle dans un siphon. La corde elle-même aidera la flottaison.

— Et si, par hasard, vous remontiez sous un navire ? — demanda Weybridge.

— J’arriverais avec une telle vitesse que je passerais simplement au travers comme un boulet de canon, — dit Elstead. — Vous n’avez pas besoin de vous tourmenter à ce sujet.

— Supposez que quelque actif petit crustacé