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Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/177

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les argonautes de l’air

propulseur étincelait d’un blanc plus brillant que le reste de la machine, et un doreur, pour obéir à un caprice de Monson, recouvrait les barres d’aluminium d’une couche d’or. Au bas de la longue avenue de cordages dorés aussi par le soleil couchant, on apercevait les signaux rouges et à deux milles plus loin une fourmilière d’ouvriers occupés fiévreusement à modifier la pente et à la relever vers en haut.

— Oui, je viens ! — dit Woodhouse. — Oui, je veux bien venir ; mais laissez-moi vous dire que c’est infemalement téméraire. Si seulement vous vouliez donner une autre année…

— Je vous ai déjà dit que non et je vous assure que l’appareil fonctionne. J’ai donné suffisamment d’années…

— Ce n’est pas cela, — répliqua Woodhouse ; — nous n’avons rien à craindre de la machine, mais c’est la direction…

— N’y a-t-il pas assez longtemps que matin et soir je tourne en tous sens dans cette cage d’écureuil ? Si nous dirigeons l’appareil ici, nous le dirigerons aussi bien ailleurs. C’est simplement la peur, je vous assure, Woodhouse. Il y a plus d’un an que nous aurions pu marcher et d’ailleurs…

— Eh ! quoi ? — fit Woodhouse.

— L’argent ! — s’écria Monson en donnant une tape familière sur l’épaule de son interlocuteur.