Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/215

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Sous le panache de fumée
Flottant sur son turban de fer,
Il poursuit sa course enflammée
Rival des noirs démons de l’air,
Et, sur le bronze de ses ailes,
Le tison, chassé de ses flancs,
Retombe en neige d’étincelles
Au souffle refoulé des vents.

Point d’obstacle à son vol rapide
Qu’il ne dompte ou brise en chemin ;
Regardez ! un taureau stupide
Bondit contre son char d’airain :
Qu’importe ! il l’écrase et le lance
Tout palpitant sur les guérets.
Sages ! vantez donc l’ignorance
Qui veut arrêter le progrès !

Aux premiers éclats de colère
Des ouragans glacés du nord,
Le soc rentre dans la chaumière,
La voile rentre dans le port,
Le coursier déserte la plaine,
L’oiseau déserte nos climats ;
Seul il brave sur son domaine
Et la tempête et les frimas.