Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/27

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Autour des vieux créneaux d’un gothique manoir,
Et qui s’épanouit dans une église sombre,
A l’éclat de cierges dans l’ombre,
De croix d’argent sur un drap noir.

Pourtant d’une plus douce et plus riche existence
Le champ d’azur, un jour, s’ouvrit à son regard ;
Il crut voir s’ombrager sa mâle adolescence
Des myrthes de l’amour et des palmes de l’art.

Quand, sous les traits d’une humble femme,
Un ange du Seigneur eut réveillé son âme
Du sommeil végétal dont dorment les enfants,
Eut versé dans son sein le secret d’une flamme
Qui jaillit de sa lyre en hymnes triomphants >
Dépouillant tout à coup son deuil morne et farouche,
Sa jeune âme s’ouvrit aux feux d’un nouveau jour,
Pour y laisser entrer, le sourire à la bouche,
Et la gloire et l’amour.

Quels doux pensers alors germèrent dans sa tête,
Maintenant mutilée, ouverte par le fer ;
Murmurèrent autour de sa lèvre, muette
Maintenant, et livrée aux morsures du ver ;
Firent étinceler son regard de poëte,
Maintenant mort et sans éclair !