Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Alors plus de songes funèbres,
Plus de jours remplis de ténèbres,
De cris étouffés en secret ;
Plus de blasphèmes ni d outrages,
Le jour se levait sans nuages,
La nuit descendait sans regret.

Salut, trois fois salut aux doux rêves de gloire,
Aux acclamations d’un monde généreux,
A l’auréole d’or dont la main de l’histoire
Ceint le front du poëte heureux !
Salut, trois fois salut à l’amour d’une femme,
Aux caresses d’un fils qui sourit sur son sein,
Aux doux épanchements de l’esprit et de l’âme,
Près d’un foyer calme et serein !

Mais qu’il fut court pour lui cet instant si magique,
Plein d’intimes transports de volupté mystique,
Et de célestes visions,
Jeté par le destin au travers de sa vie,
Pour combler la mesure impie
Des amères dérisions !

Attirés par l’éclat d’une âme grande et pure,
La Perfidie, aux yeux pleins de mortels souris,
L’Égoïsme envieux pour qui tout est injure,
Et l’Orgueil, aux naseaux tout gonflés de mépris,