Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/29

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Sur son front couronné s’abattirent en troupe,
En flétrirent les fleurs, les pillèrent au vol,
Et la dernière rose, en tombant dans sa coupe,
La fit déborder sur le sol.

Alors, loin d’un monde en ruines,
Il chercha l’ombre des autels,
Il chercha parmi leurs doctrines
La clé de ses destins mortels ;
Mais aux pieds de l’Isis voilée
Surgit le Sphinx…. Pâle, hagard,
Il recula, l’âme accablée,
Et tomba mort sous son regard.

Triomphez maintenant, appelez sur sa tète
Le châtiment qui suit l’oubli d’un saint devoir,
Vous qui vous indignez de la mort d’un poëte
Dont les cris de douleur n’ont pu vous émouvoir !
Pour vous, son mal n’était qu’un mal imaginaire !
Et pourtant il faut bien qu’il ait été réel,
Puisqu’il a tué l’homme et jeté hors de Taire
Un des plus beaux aiglons éclos sous notre ciel.

Oh ! que n’ai-je habité ta sphère,
Poëte aux adieux si touchants,
J’aurais mêlé les pleurs d’un frère
A l’amertume de tes chants ;