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Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/65

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Les jeunes hommes flottent, sur le dos, leurs, ventres blancs bombent au soleil, ils ne demandent qui s’accroche étroitement à eux,
Ils ne savent qui se soulève et s’abaisse sur eux, pendu et courbé en arc,
Ils ne songent qui ils arrosent d’embrun.

12


Le garçon boucher ôte son tablier d’abattoir ou raffile son couteau à l’étal du marché,
Je suis le badaud qu’amusent son bagout, sa gigue et son cancan.

Les forgerons à la poitrine noircie et velue entourent l’enclume,
Chacun a sa masse, ils sont tous là, le feu donne une chaleur ardente.

Du seuil jonché d’escarbilles je suis leurs mouvements,
La souple flexion de leur taille se soulève en mesure avec leurs bras massifs,
Passent et repassent les marteaux balancés, marteaux si lents, marteaux si sûrs,
Ils ne se hâtent pas, chaque homme frappe à son tour.

13


Le nègre tient ferme les rênes de ses quatre chevaux, en dessous le bloc pend lourdement après la chaîne passée autour,
Le nègre qui conduit le long fardier du chantier de pierres,