Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/92

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Elles ne nécessitent pas le forceps de l’accoucheur,
L’insignifiant est aussi grand pour moi que n’importe quoi,
(Quoi de moindre ou de plus qu’un attouchement ?)

Logique et sermons jamais ne convainquent,
L’humidité de la nuit pénètre plus avant dans mon âme.
 
(Seul est ainsi ce qui se prouve de soi-même à tout homme et toute femme,
Seul est ainsi ce que personne ne conteste.)

Une minute et une goutte sortie de moi calment mon cer­veau,
Je crois que les mottes de terre imbues deviendront amants et flambeaux,
Et la chair d’un homme ou d’une femme est le résumé des résumés,
Et le sentiment qu’ils ont l’un pour l’autre est le sommet et la fleur,
Et de cette leçon ils doivent croître et se ramifier immensé­ment jusqu’à ce qu’elle devienne omnifique,
Et que tous sans exception fassent leurs délices de nous, et nous d’eux.
 

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Je crois qu’une feuille d’herbe n’est pas moindre que la jour­née des étoiles,
Et la fourmi est tout aussi parfaite, et un grain de sable, et l’œuf du roitelet,
Et le graisset est un chef-d’œuvre comparable au plus grand ;
Et la ronce grimpante pourrait orner les salons des cieux ;