Page:Whymper - Escalades dans les Alpes.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25
CHAPITRE II.

commanda son frère, vieillard dont la figure ridée et ratatinée ne nous promettait guère le guide dont nous avions besoin ; n’ayant pas le choix, nous l’engageâmes et nous nous remîmes en marche.

Des noyers et une grande variété d’autres arbres bordaient le chemin, et la fraîcheur de leur ombrage nous donnait une nouvelle

Vallée d’Ailefroide.


vigueur ; au-dessous de nous, grondait, au fond d’une gorge sublime, le torrent dont les eaux prenaient leur source dans ces neiges que nous espérions fouler sous nos pieds le lendemain matin.

Le Pelvoux n’est pas visible de Ville, car il est caché par une chaîne intermédiaire au pied de laquelle nous marchions alors pour atteindre les chalets d’Alefred, soit, comme on les appelle quelquefois, d’Ailefroide, où commence à proprement parler la montagne. Vus de ces chalets, les pics inférieurs, qui sont plus rapprochés, paraissent dépasser de beaucoup les sommets bien plus élevés situés derrière eux, et quelquefois ils les cachent complétement. Mais on embrasse d’un seul coup d’œil, dans toute sa hauteur, le pic connu dans ces vallées sous le nom de