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LA PATRICIENNE

ÉTUDE DE MŒURS SUISSES


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I


Par un clair matin de mars, un jeune homme à la figure intelligente se promenait sur le bord de l’Aar, dont les eaux entourent la ville de Berne. Il suivait le sentier qui serpente à gauche de la rivière, le long d’un petit bois où déjà les oiseaux, heureux sans doute d’avoir échappé aux dangers de la nuit, saluaient de leurs chants harmonieux l’aurore naissante.

Malgré le froid, encore très vif, notre promeneur portait un habit de cérémonie. Le chapeau sous le bras, il laissait ses cheveux d’un blond doré, flotter à la brise matinale. Le teint frais du visage, les traits énergiques et bien dessinés de cette mâle physionomie dénotaient la santé du corps et une force d’âme