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IV

Après cela, les jours durent se suivre, tout pareils, dans la maison de mes grands-parents, si j’en juge par ce qu’il en était des années plus tard, alors que, parvenue à l’âge de raison, je me rendais mieux compte de ce qui se passait autour de moi.

Quant aux premiers temps de mon arrivée rue Marcq, je me rappelle seulement d’une manière très positive le soir de mon installation : pour celui-là, les péripéties en sont gravées à jamais dans ma mémoire et je suis bien sûre de ne pas m’être trompée sur le plus petit détail en les racontant.

Ce qui arriva dans la suite, immédiatement après, je ne saurais le dire ; même, le lendemain demeure pour moi obscur, muet, inconnu. Il y a ainsi des solutions de continuité dans les souvenirs de la première enfance. C’est comme pour ces très anciennes tapisseries, religieusement conservées par les amateurs et où des parties entières sont demeurées intactes, de coloris aussi frais, de travail aussi serré qu’il y