Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/247

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dans leurs tendances tandis que d’autres ont un caractère hautement idéal et visionnaire ».

Voilà qui, en somme, promet beaucoup.

Cela montre que le Socialisme n’entend pas se laisser ligoter par un credo dur et ferme, ni se mouler dans une formule de fer.

Il accueille bien des natures multiformes.

Il n’en repousse aucune, il a de la place pour toutes.

Il possède l’attrait d’une merveilleuse personnalité.

Il s’adresse au cœur de l’un, au cerveau de l’autre, il attire celui-ci par sa haine de l’injustice, son voisin par sa foi en l’avenir, un troisième, peut-être par son amour de l’art, ou par son culte ardent pour un passé mort et enterré.

Et de cela, tout est bien. Car rendre les hommes socialistes n’est rien, mais humaniser le socialisme est une grande chose.

Ils ne sont pas d’une très haute valeur littéraire, ces poèmes qui ont été si adroitement mis en musique.

Ils sont faits pour être chantés, non pour être lus.

Ils sont rudes, directs, vigoureux.

Les airs sont entraînants et familiers, et on peut dire que la première cohue venue les gazouillerait aisément.

Les transpositions qu’on a faites sont très amusantes :

« C’était dans Trafalgar-Square » est mis sur l’air de : « C’était dans la baie de Trafalgar ».

« Debout, peuple ! » chanson très révolutionnaire, par M. John Gregory, bottier, et qui a pour refrain :