Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/248

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Debout, peuple, ou descendez dans votre tombe !
      Les lâches seront toujours esclaves,

doit se chanter sur l’air de Rule Britannia.

Le vieil air du Vicaire de Bray accompagnera la nouvelle Ballade de Loi et de l’Ordre, qui néanmoins, n’est point du tout une ballade, et, sur celui de Voici pour la timide fillette de quinze ans, la démocratie de l’avenir lancera de sa voix tonnante une des compositions lyriques les plus fortes et les plus touchantes de M. T. D. Sullivan.

Il est clair que les Socialistes entendent faire marcher l’éducation musicale du peuple du même pas que son éducation dans la science politique, et sur ce point, comme sur tous les autres, ils semblent complètement exempts de toute préoccupation étroite, de tout préjugé conventionnel.

Mendelsohn est imité par Moody et Sankey : [1] La Garde sur le Rhin figure côte à côte avec la Marseillaise.

Lillibulero est un chœur de Norma ; John Brown et un air de la Neuvième Symphonie de Beethoven leur sont tous également agréables.

Ils chantent l’hymne national dans la version de Shelley.

La voix du labeur de M. William Morris, à la cadence fluide de « Vous, rives et landes de Bonny Doon ». Victor Hugo parle quelque part du cri terrible « du tigre populaire » mais, il est évident, d’après le livre

  1. Moody, prédicateur et poète américain, que l’organiste Sankey accompagnait dans ses tournées.