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Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/25

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chantée, et fermer la bouche qui l'avait louée [3];

 depuis lors, nous allons dans la solitude, nous
 n'avons
 plus que ce coeur ardent, cette étoile matinale de
 l'Angleterre ressuscitée, dont le clair regard, derrière
 notre trône croulant, et les ruines de la guerre,
 vit les grandes formes grecques de la jeune Démocratie
 surgir dans leur puissance comme Hespérus,
 et amener la grande République [4]. A lui du
 moins tu as enseigné le chant.

[Note 3: Shelley.]

[Note 4: Swinburne qui, à côté des _Poèmes et Ballades_, est l'auteur d'une tragédie, _Atalante à Calydon_, dont nous avons en préparation une traduction.]

 Et il t'a accompagné en Thessalie, et il a vu la
 blanche Atalante, aux pieds légers, à la virginité
 impassible et sauvage, chasser le sanglier armé de
 défenses. Son luth, aussi doux que le miel, a ouvert
 la caverne dans la colline creuse, et Vénus rit de
 savoir qu'un genou fléchira encore devant elle.
 Et il a baisé les lèvres de Proserpine et chanté
 le _requiem_ du Galiléen. Ce front meurtri, taché
 de sang et de vin, il l'a découronné. Les Dieux de
 jadis ont trouvé en lui leur dernier, leur plus ardent
 adorateur, et le signe nouveau s'efface et pâlit devant
 son vainqueur.
 Esprit de Beauté, reste encore avec nous. Elle