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CHAPITRE X

QUESTIONS ET RÉPONSES


— Eh bien, dit le vieillard, en changeant de position dans son fauteuil, il faut continuer vos questions, Hôte ; j’ai mis assez longtemps à répondre à cette première.

Je dis :

— J’ai besoin d’un ou deux éclaircissements sur vos idées en matière d’éducation ; bien que j’aie recueilli de la bouche de Dick, que vous laissez vos enfants courir à l’aventure et que vous ne leur enseignez rien, bref, que vous avez tellement perfectionné l’éducation que maintenant vous n’en avez plus.

— Alors vous avez recueilli maladroitement. Mais, bien entendu, je comprends votre point de vue sur l’éducation, qui est celui des temps passés, où « la lutte pour la vie », — c’était la formule, — (c’est-à-dire la lutte pour des rations d’esclaves d’un côté et pour une large part du privilège des maîtres d’esclaves de l’autre) réduisait « l’éducation » pour la plupart des gens, aux limites étroites de leçons d’une exactitude peu rigoureuse, quelque chose de propre à être absorbé par des commençants dans l’art de vivre, que cela leur plaise ou non,