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CHAPITRE XXII

HAMPTON COURT, ET UN ADMIRATEUR DES TEMPS PASSÉS


Ainsi nous allâmes, Dick ramait aisément sans fatigue, et Clara, assise à côté de moi, admirait sa beauté virile et son expression de cordiale bienveillance, et ne pensait, j’imagine, à rien d’autre. À mesure que nous remontions le fleuve, il y avait moins de différence entre la Tamise que je voyais et la Tamise dont je me souvenais ; car, sauf l’horrible vulgarité des villas de bourgeois bien posés, agents de change ou autres pareils, qui autrefois gâtait la beauté des bords touffus, ce commencement de la Tamise dans la campagne avait toujours été beau ; et lorsque nous glissâmes entre cette délicieuse verdure d’été, il me sembla presque que ma jeunesse revenait, et que c’était une de ces promenades sur l’eau dont je jouissais tellement, à l’époque où j’étais trop heureux pour me dire qu’il pouvait y avoir n’importe où quelque chose de mal.

Enfin nous arrivâmes à un bras du fleuve où, sur la gauche, un très joli petit village avec quelques maisons anciennes descendait jusqu’au bord ; là, il y avait un bac ; au delà de