Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/238

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ces maisons, les prairies entourées d’ormes se terminaient à une bordure de grands saules, tandis que, sur la droite, le chemin de halage et un espace nu précédaient une rangée d’arbres qui se dressaient, grands et anciens, ornements d’un vaste parc, au bout de ce bras, la rangée s’écartait davantage de la rivière pour faire place à une petite ville de maisons amusantes et jolies, les unes récentes, d’autres anciennes, dominées par les longs murs et les pignons pointus d’un bâtiment massif en briques rouges, partie en gothique de la dernière période, partie en style du temps de Guillaume d’Orange, le tout si bien fondu dans la lumière brillante et la beauté du cadre, y compris le brillant fleuve bleu qu’il dominait, que même au milieu des magnifiques constructions de cette époque heureuse, cela était d’un grand charme. Une large onde embaumée, dans laquelle on pouvait nettement distinguer la fleur de tilleul, descendait vers nous des jardins invisibles, lorsque Clara se redressa sur place et dit :

— Ô Dick, cher, ne pourrions-nous pas nous arrêter à Hampton Court pour aujourd’hui et promener un peu notre hôte dans le parc et lui montrer ces bons vieux bâtiments ? Je ne sais pourquoi, peut-être parce que vous avez vécu si près de là, vous m’avez rarement menée à Hampton Court.

Dick laissa reposer ses rames un moment, et dit :

— Hé, hé, Clara vous êtes paresseuse aujourd’hui. Je ne pensais pas m’arrêter avant