été élevé sur la lisière de la forêt d’Epping, à Walthamstow et Woodford.
— Joli pays, interrompit Dick, très joli pays, maintenant que les arbres ont eu le temps de repousser, depuis le grand défrichage de maisons en 1955.
L’incorrigible tisserand reprit :
— Cher voisin, puisque vous avez connu la forêt autrefois, pourriez-vous me dire ce qu’il y a de vrai dans ce bruit qu’au XIXe siècle on étêtait tous les arbres.
C’était me prendre par mon faible, l’archéologie de l’histoire naturelle, et je tombai dans le piège, sans penser où j’étais, et dans quel temps ; je commençai donc, et une des dames, celle qui était belle, après avoir répandu de petites branches de lavande et d’autres herbes odoriférantes sur le plancher, s’approcha pour écouter ; elle se tint derrière moi, posant sur mon épaule sa main, qui tenait un peu de cette plante que j’appelais mélisse : sa forte odeur douce rappelait à mon souvenir les jours de ma première enfance dans le jardin potager de Woodford, et les grosses prunes bleues, qui poussaient sur le mur bordant le plant des herbes aromatiques, — association de souvenirs que tous les enfants comprendront tout de suite.
Je partis hardiment :
— Quand j’étais enfant, et longtemps après, sauf un bout du côté du pavillon de la reine Elisabeth, et la partie autour de High Beech, la forêt était presque entièrement composée de