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Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/74

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— Oui, dis-je, d’un ton didactique ; et encore, après tout, même ces époques étaient un grand progrès sur les époques qui les avaient précédées. N’avez-vous rien lu sur la période du moyen-âge et la férocité de ses lois criminelles ; et comment à cette époque, les hommes semblaient bel et bien jouir des tourments de leurs semblables ? Même, ils faisaient de leur Dieu un bourreau et un geôlier plutôt qu’autre chose.

— Oui, il y a aussi de bons livres sur cette période, dont j’ai lu quelques-uns. Mais quant au grand progrès du dix-neuvième siècle, je ne le vois pas. Après tout, les gens du moyen-âge agissaient selon leur conscience, comme le montre votre remarque sur leur Dieu, qui est vraie, et ils étaient prêts à supporter ce qu’ils infligeaient aux autres ; tandis que ceux du dix-neuvième siècle étaient hypocrites, et avaient la prétention d’être humains, tout en continuant à tourmenter et à enfermer des hommes qui étaient simplement ce que eux, les maîtres des prisons, les avaient forcés à être. Oh, c’est atroce à penser !

— Mais peut-être, dis-je, ils ne savaient pas à quoi ressemblaient les prisons.

Dick semblait très excité, même en colère :

— Honte encore plus sur eux, dit-il, alors que vous et moi nous le savons, tant d’années après. Voyez-vous, voisin, ils ne pouvaient manquer de savoir tout au moins quelle perte c’est qu’une prison pour la communauté, et que leurs prisons étaient un sûr acheminement au mal.