Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/195

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pas sur les quais, ça coûte, des fleurs ! et, en ce moment…

Poésie frappe sur son gousset, puis passe le revers de sa main sous son menton :

— Rasé comme un ponton !

Et il attend, immobile, raidi. Minute fatidique.

Renard s’est accoudé : il élève, en dessous, ses yeux jusqu’aux yeux de son beau-frère.

— Eh bien ! et moi ? éclate-t-il, je suis là pour un coup, qu’y me semble. T’auras les bouquets dont t’as besoin.

Lauban, ingénu :

— Y a pas que les roses !

— Je m’en doute. Y a les bonbons. Faut aussi les bonbons. Les actrices, ça aime ça. T’auras l’argent pour les bonbons. T’auras aussi l’argent pour l’imprévu ; car y a l’imprévu, je le sais.

— Même, suggère ! le poète, c’est ce qui se vend le plus cher.

Renard souffle :

— C’est bien possible. Mais ne t’inquiète pas de ça : je te dis que tu l’auras l’argent. Seulement…