Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/375

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— Chut ! lui intima la femme de chambre en lui posant audacieusement sur la bouche une main que, non moins audacieux, il se mit à humecter de baisers.

Il n’interrompit ces caresses que pour se débarrasser du vaporisateur et de son chapeau, et pour bredouiller doucement :

— Louise, racontez-moi tout. Vous vous appelez Louise, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il n’importe : j’admets que vous vous appelez Louise. Eh ! bien, Louise, ne craignez rien ; je suis discret. D’ailleurs, vous ne le croiriez pas ? Je m’en doutais qu’elle me trompe.

— Qu’elle vous trompe… c’est rien de le dire. Et vous l’aimez ? Oh ! pauvre petit !

Il eut envie de s’essuyer les yeux. Retenu par la crainte du ridicule, il saisit d’un mouvement mâle une jupe qui le frôlait, et reprit :

— Je m’en doutais qu’elle s’amuse. Vous, Louise, vous ne me tromperez pas, vous me direz la… La vérité. Elle s’amuse avec qui ? et où ? Le prince Jean ? Des maisons publiques ?

— Peut-être des maisons publiques. Mais le prince Jean !…