auquel les Anglais et même les Allemands n’osent pas mordre.
Nous visitons les ruines des temples de Krishna et de Panbanam, construits au septième siècle et en partie détruits par les tremblements de terre, et les Anglais. Ces temples émergent des plantations de cocotiers, de bananiers, de tamariniers, d’arbres des Canaries, de bambous, de mangoustiers et de cannes à sucre.
Panbanam est un quadrilatère de près de quatre cents pieds de côté. C’est une masse de terrasses, de couloirs, de galeries, de portiques, de frises, de portes, de balustrades, de statues, de clochetons, d’escaliers géants merveilleusement sculptés. Aucune salle intérieure ; quelques petites cellules où dix personnes peuvent à peine se loger pour y faire brûler de l’encens et pour prier au pied d’un Bouddha, assis les jambes croisées. Ces ruines, complètement couvertes par les broussailles, les ronces, se sont cachées aux regards durant des siècles ; perdues jusqu’à ces dernières années, elles ont été découvertes par des chercheurs d’antiquités. Le gouvernement les déblaie et les restaure pour les rendre à la science, à l’art et à la curiosité légitime du voyageur et du chercheur.
Le temple de Panbanam n’est pas un temple comme on le conçoit généralement ; c’est une colline que les artistes ont habillée, revêtue d’architecture ; il n’y a pas d’intérieur. Ce temple, colline ou montagne, avait autour de lui, comme satellites, cinq cents petits temples bâtis sur le même modèle. On remarque le temple dédié à la génération ; il est bien restauré ; chaque clocheton se termine par le lingam. Des artistes copient les dessins les plus parfaits, pour fin d’étude ou de reproduction. L’art hindou s’est ici surpassé et a atteint une perfection qui cadre bien avec celle de la Grèce et de l’Italie, s’il ne les dépasse. De la plaine où il attend la fin des temps, le colosse en ruine contemple les monts qui bordent son séjour. Les feux du volcan Mérapi, à Moentilen, l’éclairent dans la nuit. Il est beau, le