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pour Neptune. M. Trowbridge se hasarde même à prédire que, si l’on découvre jamais une planète extraneptunienne, son orbite se rapprochera plus encore de ce plan.

Il reste à expliquer l’inclinaison plus prononcée de l’orbite de Mercure, et les inclinaisons considérables de plusieurs des planètes télescopiques. Dans ses recherches astronomiques sur les inégalités séculaires (Annales de l’Observatoire, t. II, p. 165), Le Verrier a indiqué la cause possible de ces écarts : « Lors même que les inclinaisons relatives des orbites sont très petites à l’origine du temps, il ne s’ensuit pas qu’elles resteront éternellement très petites, quels que soient les rapports des grands axes. Il existe, par exemple, entre Jupiter et le Soleil, une position telle, que si l’on y plaçait une petite masse, dans une orbite d’abord peu inclinée à celle de Jupiter, cette petite masse pourrait sortir de son orbite primitive, et atteindre de grandes inclinaisons sur le plan de l’orbite de Jupiter, par l’action de cette planète et de Saturne. Il est remarquable que cette position se trouve à très peu près à une distance double de la distance de la Terre au Soleil, c’est-à-dire à la limite inférieure de la zone où l’on a rencontré jusqu’ici les petites planètes. Il existe entre Vénus et le Soleil une autre étendue où, en vertu des actions perturbatrices de Vénus et de la Terre, les inclinaisons d’une petite masse pourraient grandir considérablement. Mercure se trouve placé à l’une des extrémités de cette étendue, et ses inclinaisons sont considérables. Elles pourront atteindre jusqu’à près de relativement à l’orbite de Vénus. »

L’examen de la question ainsi indiquée par Le Verrier a été repris par M. F. Tisserand (Comptes rendus, t. XCIV, p. 997, 1884). Il a démontré qu’en effet l’inclinaison de l’orbite d’une petite masse m sous l’action de deux masses m′ et m″ très grandes peut devenir considérable. Mais il y a une limite à la valeur de cette inclinaison, qui est atteinte pour une distance 2,0548 et qui est 24° 43′ environ. Une seule des petites planètes, Pallas, a une inclinaison notablement supérieure à cette limite.

La question de l’obliquité des axes de rotation des planètes sur leurs orbites a été abordée d’abord par M. Ch. Simon, puis par M. G.-H. Darwin.

M. Ch. Simon, dans son Mémoire sur la rotation de la Lune, dont nous avons déjà parlé (Annales de l’École Normale, 1re série,